Frantz Fanon, Peau noire, Masques blancs
( collection Esprit, 1952, préface de Francis Jeanson qui écrit une postface pour l’édition de 1965).
Mouloud Feraoun, Le Fils du pauvre (1950). Né en 1913, Mouloud Feraoun rencontre Emmanuel Roblès durant ses études pour devenir instituteur. En mars 1962 il sera assassiné, avec d’autres, par un commando de l’OAS.
Parmi les essais publiés par le Seuil sur les questions des luttes pour l’indépendance et des revendications des minorités dominées : Robert Barrat, Justice pour le Maroc (1953, préfacé par François Mauriac).
Le malien Yambo Ouologuem ne publiera qu’un seul roman, Le Devoir de violence (1968) prix Renaudot. Sa réception, internationale, suscite de nombreux débats.
Ahmadou Kourouma écrit en exil Le Soleil des indépendances (1ère publication 1970). Il veut témoigner de la répression politique en Côte d'Ivoire et choisit le roman, ne pouvant risquer d’écrire un essai.
Lettre de Kateb Yacine à Paul Flamand,
19 novembre 1948. En 1953 paraît Nedjma, le premier roman de Kateb Yacine. Son œuvre, diverse et toujours surprenante, compte parmi l’une des plus importantes du catalogue du Seuil.
C’est en 1954, que Pierre Emmanuel et Albert Béguin recommandent le premier recueil de poésie d’Anne Hébert au Seuil. Avec Les Chambres de bois en 1958 débute une longue collaboration. Plus tard, l’autre grand écrivain québécois du catalogue sera Jacques Godbout dont le premier roman paru au Seuil en 1962 est L’Aquarium, bientôt suivi par plusieurs autres, dont le devenu classique, Salut Galarneau (1967).
Pour Esprit et les Éditions du Seuil, la dénonciation de la torture pratiquée par l’armée française est essentielle dans la « bataille de l’écrit » qui se déroule alors. De nombreux essais et romans participent aux débats. L’Algérie hors la loi de Colette et Francis Jeanson (1955), écrit « avec le regard des Algériens eux-mêmes » et dénonçant résolument la colonisation, cohabite avec le célèbre livre de Pierre-Henri Simon, Contre la torture (1957).